Effréné
Rien - Bien - Un rien changé, peut-être. Quand le fil des jours, de mes projets se noeuds, trop serrés, j'essaie de me souvenir de ce qui me respire. Je croise un éclat, le soleil sur les marches, des accords de jazz, des morceaux saveur de nuit, des fleurs en arbres, l'écho d'une discussion à mi-voix au quatrième étage d'un minuscule appart' du cinquième. Quand un garçon ne m'attend pas sur un banc je m'assois en équilibre sur le bord d'un petit balconnet du P*nt-N*uf et continue La Chute. Fragments du temps béant, fenêtre ouverte sur l'air, rien que l'air mais le grisant vent. Mon coeur s'emballe en apercevant P. par surprise, et je me penche sur mon sac pour disparaître mon visage derrière mes cheveux défaits, le temps de se calmer. Pourquoi cette panique subite devant les gens parfois. Ce besoin de capturer un peu de lumière aussi. Lui oui mais moi je ne m'en méfie pas, de la photo, je ne sais pas peindre moi alors je n'aime pas le faire. Un jour peut-être quand le temps m'en prendra. La main dans le sac. Le vendeur du seconde-main m'a reconnue tout de suite, moi je n'avais pas oublié ses boucles et j'ai à peine réussi à me faufiler entre les rayons. De soleil, qui m'ont bien eue, un peu de rouge aux épaules et aux joues, bref bouillonnement. La mexicaine est repartie dans son pays et c'est une impression d'inachevé, jet d'encre, la Seine coule bien sans fin si bien sans fin et pourtant les lumières y figées. Je ne me souviens plus de la dernière fois où j'ai pleuré l'hiver aura tout glacé, arôme pêche-mangue. Des fourmis dans ma cuisine et dans mes jambes, rien n'est grave. Si ce n'est l'odeur miellée d'une fleur qu'on ne m'offrira, où suis-je?
Par aubes, le Jeudi 12 Mai 2011, 10:35.