Not tonight, you're not on the list
Revu A. vendredi soir, au même endroit que l'autre fois, aux mêmes heures. L'air était un peu froid, les nuages un peu gris. On a parlé de choses insignifiantes et il cherchait mes mains.
J'ai fait exprès de ne pas les retirer, comme j'ai fait exprès de jouer avec ses doigts de manière plus enfantine que tendre.
Il a voulu m'embrasser, j'ai détourné la tête.
Je n'veux plus qu'on vienne me voir juste pour ça. Je ne veux pas que ce soit un baiser que j'ai donné ou justement pas qui définisse si on voudra me revoir. Oh, je veux bien jouer parfois. Pas là.
Ca me suffirait si on me disait qu'on est bien avec moi.
(A. me l'écrira une heure plus tard, après qu'on se soit dit au revoir. S'il n'avait pas mis juste avant qu'il espérait quand même m'embrasser un jour, j'y aurais cru, à peine.)
Il m'a demandé s'il pouvait me prendre dans ses bras et je lui ai tendu les miens, il m'a demandé s'il pouvait avoir un bisou quand même et j'ai appuyé mes lèvres sur sa joue. Il a murmuré c'est bizarre j'ai l'impression que tu donnes de l'affection mais que t'en as pas.
Je ne sais pas quand j'arrêterai d'être autant distante. J'ai toujours eu trop peur qu'on ne veuille pas de moi, alors je fais comme si je n'avais jamais voulu de personne. Tant pis si c'est moi qui blesse, tant pis si je m'écorche toujours en même temps.
Quand je serai grande, je me marierai, on s'aimera. J'aurai des enfants et tout sera tellement évident.
Par aubes, le Lundi 20 Août 2007, 16:51.
Commentaires
MangakaDine
20-08-07 à 17:17
"c'est bizarre j'ai l'impression que tu donnes de l'affection mais que t'en as pas."
L'affection vide, je connais ce sentiment. C'est quelque chose de très frustrant. Encore plus frustrant que si tu ne donnais rien.
Tu sais, arrêter d'être distant, ça se fait en deux secondes. Ca peut commencer par un vrai sourire sans barrières. Le problème avec blesser les autres, c'est qu'on ne sait pas ni quelle dimension, ni qu'elle répercussion cela peut avoir sur l'autre. Au moins lorsque l'on est blessé, nous, on peut voir la forme du mal et la gérer.
"J'ai toujours eu trop peur qu'on ne veuille pas de moi, alors je fais comme si je n'avais jamais voulu de personne. " Elle est jolie, cette phrase.
Ce serait dommage de rater le coche. A trop vouloir se passer des autres, on finit par sérieusement les dissuader. Heureusement que les hommes sont plutôt du genre à vouloir à tout prix remporter le challenge... ;)
Merci de ton passage sur mon Joueb, au fait.
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Re:
aubes
20-08-07 à 19:15
Parce qu'on donne de l'emballage sans contenu. C'est comme si on négligeait l'autre, finalement. Parce qu'on ne l'estime pas assez quelques chose(pas trouvé l'adjectif approprié) pour qu'il puisse recevoir quelque chose de plus, de vrai, mais on l'oblige quand même à s'en contenter.
J'apprends, à arrêter d'être distante. Seulement il y a quelque chose de son être qu'on devrait donner en même temps, en toute simplicité, que certains y arrivent très bien -pas très français ça- et que je n'arrive pas à lâcher.
Mais c'est vrai que c'est drôlement égoïste. Je préfèrerais ne blesser personne.
Je me demande si on a tous une part d'égoïsme, qu'on place simplement à des endroits différents de notre personnalité. Si c'est humain. Ou si c'est une question de maturité, de sagesse, d'éducation, de culture.
Et puis oui, ça finit par dissuader ou lasser. Ca serait dommage tu as raison. J'apprends. En attendant, heureusement oui, comme tu dis.
Puisque tu me remercies... de rien.
Mais ça par contre tu me l'as déjà dit. Chez toi. Au fait. ;)
Et maintenant ça fait sûrement trop je ne sais quoi si je te dis que je te remercie des tiens. Et pourtant.
Marrant, tu as posté ton commentaire à 17h17 et. J'sais pas. J'aime cette minute de la journée.
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Re:
MangakaDine
20-08-07 à 20:48
Je ne sais pas si c'est plus de l'égoïsme que de la peur. La peur de souffrir encore, de revivre des moments facheux. Bon, ça va encore faire donneuse de leçons mais...je vais prendre un exemple.
On a peur de recevoir des coups physiques. C'est peut-être parce qu'on ne connait pas vraiment ce que ça fait. Lorsque l'on reçoit un coup, si on se concentre sur la douleur, qu'on l'analyse, qu'on l'accepte, elle ne fait plus peur. Et à ce moment là, la souffrance disparait. Tu sais, la douleur sans la souffrance, ça fait vraiment moins mal.
En fait, c'est con, je sais plus où je voulais en venir. Mais je suis sûre que je devais avoir une super conclusion à la base....
Donner, ça ne fait pas mal. C'est ce qu'il se passe après, qui est douloureux. Mais donner en soi, il n'y a rien de mauvais à cela. Les autres font ce qu'ils veulent de ce que tu leur as donné, c'est leur problème. Mais si tu as tout donné, alors, tu n'as vraiment pas à t'en vouloir. Parce que tu auras fait ton maximum, que tu te seras battue jusqu'au bout pour être heureuse. Et ça, ce sera évident.
L'égoïsme, c'est peut-être naturel chez l'homme. Et je suis sûre qu'il doit exister une certaine forme d'égoïsme bénéfique. Ca doit dépendre de comment on le façonne. Ma foi.
17h17, ça me fait surtout penser à un Joueb. Je sais pas si tu le connais...?
Bisous!
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Re:
aubes
20-08-07 à 21:10
J'ai lu et relu ton commentaire. Plusieurs fois. Il me semble que tu as dit tout ça avec des mots très justes. Ca me fait réfléchir. Et cette phrase, la douleur sans la souffrance, ça fait vraiment moins mal m'intrigue. Il faut que je cogite tout ça dans ma tête.
Le joueb, ça me dit quelque chose. Mais il est arrêté non? Faut que j'aille voir. C'est le titre d'un livre d'Agatha Christie aussi je crois.
Au fait, tu voulais des exemples d'articles ou de commentaires, en voilà un. Certains passages. Je crois que c'est surtout la manière avec laquelle tu formules tes pensées qui m'avait marquée. Ca rend les choses très claires. Comme je te le disais déjà.
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Re:
aubes
20-08-07 à 21:14
Je suis allée voir. J'y étais déjà passée. Pas souvent. On a mis le même poème de Baudelaire dans la colonne de gauche.^^
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Re:
MangakaDine
25-08-07 à 03:08
Comme quoi, les coincidences...on se demande si parfois elles nous fontpas des blagues.
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Re:
MangakaDine
25-08-07 à 03:07
Merci. Vraiment.
Je voulais répondre depuis un moment à ce commentaire, et puis à force de laisser passer le temps, je ne vois plus à dire que ça. C'est pas français mais on s'en fout.
Dans la réalité, je ne crois pas être claire. Mais plutôt Dine.
(ce soir, j'ai un humour de chiottes)
Ca me fait vraiment du bien de savoir que mes phrases servent à quelqu'un. J'ai l'égo qui fleurit. Et bizarrement, j'aime bien ce que ça donne.
Bisous. :)
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