And you're singing the songs Thinking this is the life
Bruxelles et Amsterdam auront fait l'amour sous ma peau. La chaleur, et le ciel, et tout. Tout, tout, tout. Tout se presse c'est ce qui me tient de bout. Debout. Les crépuscules avant tout. Le reste la nuit les lumières miel dans les rues de Bruxelles, les incontournables pavés, les contours, ne pas, portes ouvertes battantes béantes, nos pas, flashs brisant la nuit, alcool déversé, dans les veines et sur le bitume, bras, ce sont des films sans générique. Sans jamais de générique. Je sais, je répète tout et trop mais tu comprends, je n'ai pas les mots. Il y a trop. Bousculades aux portes aux doigts aux dents, tu ne sais plus où regarder, la terre tourne partout et, et, et, pour la première fois depuis tant de temps tu vis de, partout.
Ponts ruelles canaux j'ai bu la foule en trois gorgée le reste a dégouliné sur mon cou, mon corps, tout. Le reste, les journées estompées dans les nuits les bruits, les journées vous effleurent avec insistance là-bas, les vélos les visages et je crois que je n'ai pas, n'ai pas, oublié de rire. Ces gens vous les aimez, dans dix années ce ne seront que de lointains trains de passage, mais vous les avez aimé tant, sans vouloir le savoir, ils étaient là, imprimés même si la peau ne garde pas toutes les marques.
Les trams, mélos, cris de nuit j'ai aimé parler anglais avec Sarah son grand sourire, j'ai répugné mon inconnu I have to go home par dessus la musique, j'ai aimé le blond accent américain de J. comme il m'a dit très vite I'll miss ya too. Et c'est une ville entière qui garde tant de grâce, pour un visage, un son de voix, un goût, ou un instant, un seul instant, qu'on n'a pas envie d'oublier.
Et la pluie lancinante il devait être quatre heures du matin, rues glaciales dégoulinantes qui se défaisaient sous nos pas, j'ai cru je crois que nous n'arriverions jamais. Sur toutes les parois des affiches en couleurs des annonces des clignotants, des lumières même de jour, et cette foule inlassable, passants infatigables, éternels, de l'une de ces villes qui ne dorment jamais.
Fumée, partout pourtant je ne me suis pas dissolue, pas cette fois. Nuits circulaires et les matins se faisaient vaporeux, mais doux je me souviens, le soleil sur nos jambes nues, nos échos dans les couloirs de musées, nos silences, et nos conversations banales. Resteront à part.
Sur le trottoir je photographiais nos quatre ombres, nous avions si chaud nous avons tant marché, les routes dangereuses à traverser. Nous avons retrouvé notre chemin, et les autres, et les bâtiments, et à chaque passage sur la Grand Place je pensais à la nuit, à nos corps allongé les bâtiments illumineux menaçant de se renverser sur nous de tous les côtés, et cette cinquième étoile qu'il pointait du doigt que je ne voyais décidément pas. Sucettes à la pomme le jour était venu si tôt et j'ai deux photos de lui à contre-aube, les rues n'ont pas le même goût à sept heures du matin il y a comme un coulis de soleil, et après la nuit toute ronde et froide et sucrée ce n'est pas un mal.
Le vent à l'arrière du bateau, port d', Amsterdam, je crois que sans le vouloir, sans le savoir, j'aurais pu en tomber, amoureuse. Ni destructeur ni amer amour. Mais celui que l'on peut avoir pour un endroit qui, un endroit qui nous a immergé totalement et ce serait mentir et dégoûtant de dire que ce n'était que du bonheur, mais justement. Mais je ne l'ai qu'effleurée, tu comprends. Et moi je n'aime pas trop que les inconnus me touchent. Les cheveux. A part le vent. Peut-être aussi qu'on tombe amoureux d'un endroit à cause des gens avec lesquels on est ou, n'est pas. A cause d'un âge que l'on a, ou n'a pas.
C'est excitant de revenir avec quelque chose d'arraché, comme un secret on ne sait pas bien si c'est une part de nous qui est restée ou un bout de là-bas qui s'est greffé mais quelque chose a changé, s'est décalé, une imperceptible secousse un goût un toucher et on prend le chemin détour du retour, sans revenir vraiment et ceux d'ici n'en savent rien.
Et, et, et, et, et et disque rayé mais il est des musiques dont on ne se lasse pas, qui feront mal à trop tourner, refermons une autre page, ce n'est pas bon de le dire mais nous reviendrons bientôt, bien trop, ou pas, peut-être plus jamais c'est ce qui fait de tout ce que l'on vit cette, drôle d'aventure.
Par aubes, le Mercredi 2 Juillet 2008, 18:34.
Commentaires
ecilora
11-07-08 à 14:18
Il y a des mots dans tous les sens. Cà déborde, ça bouillonne et c'est les yeux qui parlent de tout ce qui vient s'imprimer sur la rétine. Je lis bruxelles et revis Amsterdam. Les vélos, les canaux, la foule, les gens, les quelques mots d'anglais et les longues déambulations.
Et les mots comme dans la tête. Il faudrait pouvoir tout dire et pourtant, ces successions traduisent aussi bien la vie. :)
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Re:
aubes
12-07-08 à 01:31
Chez toi, j'avais lu Amsterdam et je voulais te dire, avant de partir. (Mais il y a ce temps qui m'a encore comme prise de vitesse.) A cause de toi, je l'aimais déjà un peu. ;)
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Re:
ecilora
12-07-08 à 13:12
Si les à cause de moi pouvait tous se finir de cette manière là, je serais drôlement contente.
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Re:
aubes
03-08-08 à 20:59
:))
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passionnee-par-les-reves
12-07-08 à 00:06
La ponctuation, cette fois, je ne dirai pas bien magniée non, mais impressionante, juste impressionante.
J'ai l'impression d'un autre style dans ces tous derniers articles. J'ai l'impression que c'est décortiqué; automatique et surprenant. J'ai l'impression que tu t'amuses avec les mots comme tu t'es amusé avec Bruxelles et ça, c'est très agréable à lire. Très agréable.
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Re:
aubes
12-07-08 à 01:33
Mais. Pourquoi p_tain ce commentaire m'a-t-il fait sourire à cet écran d'ordinateur?
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Re:
passionnee-par-les-reves
12-07-08 à 16:09
Peut-être parce que ce commentaire voulait simplement dire, enfin simplement, voulait dire que j'ai aimé, que j'aime.
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