There's no home for you here

Et la nuit, encore la nuit. Foule, bruits. J'ai tellement envie, juste, d'exister. Verres de bière qui tanguent dans ma main et débordent sur mon t-shirt. Jack me soulève dans ses bras et je dépasse tout le monde de trois têtes, on me regarde, je ris.
Ma main serre les doigts de N. en se faufilant dans la masse. A. surgit devant moi, je lui souris. Trois secondes, temps de sentir l'emprunte d'un baiser volé sur mes lèvres. Je ne me retourne pas, il n'y a plus que la foule, épaisse, anonyme, mouvante, chaude.
J'écoute à peine ce qu'on me dit, je ris, je fais des allées-venues, je n'me rends pas compte, j'appartiens à tout le monde. P. me tient dans ses bras, je balance des hanches au rythme de la musique, N. me dira plus tard qu'on touchait mes fesses. Il y a plein de garçons autour de moi et je ris. Je vois M. me regarder de loin, je n'sais pas encore qu'il pense que c'est du gâchis. Et puis, c'est trop tard.

Mes genoux s'entrechoquent avec le sol. Je me relève en riant, je n'sais pas encore, tout est flou et j'entends W. qui ne cesse de répéter à David d'arrêter. Je veux oublier.
Silhouettes, je n'sais plus où aller, les rues se relâchent de foule, je parle de bout du monde avec Rob. Je me sens abandonnée, je me sens conne, je me piétine toute seule, je voudrais que tout se déchire comme on déchire une feuille en mille morceaux, des confettis à lancer en l'air. 
Je me ronge les ongles jusqu'aux doigts assise au bord de la route, aux pieds de M. et N. qui parlent de je n'sais quoi. Je vois le train et ses lumières s'éloigner. J'attends, que quelque chose se passe.
La voiture file et j'appuie ma tête sur l'épaule de M., tellement besoin de réconfort. Ses doigts s'entrelacent aux miens. Là, doucement, ça ira. Ca ira.

Par aubes, le Dimanche 9 Septembre 2007, 21:33.

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