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Folle à déli(r)er

Parfois, il oubliait la musique. Mais alors qu'il la rallumait, c'était comme un manège que le monde se remettait à tourner. Comme le tourne-disque en bois dans la chambre à Caroline, comme la première neige, comme les souvenirs de l'été dernier, comme la fierté des projets accomplis, comme la folie des rêves après lesquels on (verbe manquant), comme une lette inattendue sur du papier jauni et des paroles chaudes, comme un moleskine bordeaux à remplir de nouvelles inspirations et de petites réalités qui vous tirent le coin des lèvres vers le, oui, vers le haut. Comme les photos sur les lourdes pages de l'album, comme si le temps n'avait réussi aucun (oh qu'un) tour de passe-passe, comme le dessin aux traits noirs de la réalité colorié par un enfant. Comme le gagnant d'un concours, comme le droit à la. Oui, à la joie. Le goût acidulément sucré d'un cliché sous la forme d'un ours en gomme. Ce texte s'est oublié. Âmes sensibles s'abstenir, je m'apprête à formuler la plus grotesque arnaque de l'histoire de l'humanité: Il était heureux. Personne ne sait s'il vécut longtemps, s'il eût beaucoup d'enfants, et d'ailleurs le passé simple s'encoubla sur lui-même dans cette histoire qui n'était pas encore finie. Rattrapé par le futur. Oups je voulais dire par le temps qui passe. Personne ne sait que parfois il oubliait la musique, et comment c'était lorsqu'il la rallumait. Si, bien sûr. Vous savez ce qu'est un manège, un tourne-disque même si vous ne connaissez pas Caroline. Pourtant le mot bonheur reste une arnaque de dictionnaire. Personne n'est heureux. Il avait appris un peu d'espagnol, n'était pas sûr d'être amoureux, il avait 20 ans et puis. Il se posait trop de questions, bien sûr, se sentait complètement déplacé, inutile ou surtout en retard, (comme vous) depuis que le futur s'était fait avaler par le temps qui passe en dépassant le passé simple. Il oubliait la musique et il oubliait la plus grosse arnaque de tous les temps. Le -censuré-. Pourtant, il suffit de s'en rappeler, il était heureux. Sans vouloir vous offenser, vous l'êtes aussi. Rappelez-vous en, rallumez la musique et montez sur le manège? Ceci n'est ni un ordre ni absurde.

Par aubes, le Samedi 18 Décembre 2010, 02:36.

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Commentaires

passionnee-par-les-reves

passionnee-par-les-reves

18-12-10 à 22:28

Du Sagan au début.

Et puis une bonne dose d'atteinte au lecteur.


Re:

aubes

aubes

20-12-10 à 13:04

Du Sagan, dans quels mots exactement?


Et tu es le bon lecteur alors je crois. Celui que l'on voudrait avoir à chaque fois.


Re:

passionnee-par-les-reves

passionnee-par-les-reves

29-01-11 à 12:40

Le manège, le tourne-disque et les souvenirs d'été.

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