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And I will never see the sky the same way and I will learn to say goodbye to yesterday

Dimanche d'un mois d'août, un autre jour d'été, le soleil franc et indifférent, un petit bout de la famille réunie, de la glace vanille coulis framboise en dessert, quelque chose de paisible.
Et tout est arrivé en même temps. Le téléphone a sonné sur les deux lignes. Sur l'une N. me disait enjouée qu'elle arrivait bientôt à la maison tandis que l'autre sonnait encore.

Après avoir raccroché j'ai écouté les bruits de voix en haut. Court silence, et mon frère a dévalé les escaliers et a dit d'une voix neutre grand-père est mort.
Une seconde a passé et j'ai senti quelque chose dans ma poitrine.
J'ai pensé à toutes les visites que je ne lui ferais plus, à ses yeux bleus que j'aurais voulu encore voir, à toutes les fois où il m'avait fait rire avec cet humour que j'aimais tant, celles où il m'avait attrapé la main toujours avec ce même geste spontané et tendre.

A la dernière fois où je l'avais vu, en février.
Il pleuvait, c'était le jour de la Saint-Valentin et je lui avais apporté une rose, dont il avait trouvé l'odeur merveilleuse
.
Il parlait de long voyage d'une voix posée, il avait déjà enlevé son alliance et sa montre disant que là bas il n'en aurait plus besoin.
 
Je me souviens comme j'aurais voulu ce jour là rester, lui serrer la main, mes doigts sur sa peau douce, sans rien dire profiter de ces instants. Qu'il cesse de dire avec cette troublante sérénité que chaque chose durait son temps, arrêter de penser que c'était peut-être la dernière fois que je le verrais, allongé là, vulnérable, fragile, vieilli mais tellement conscient, sous ces draps blancs. 
Mais je ne pouvais pas m'empêcher et je ne savais plus comment faire pour surtout ne perdre aucun de ces instants. Sa présence me touchait, me donnait envie d'être quelqu'un de bien, comme lui.
J'avais détourné le regard en sentant ma gorge se nouer et il avait dû le remarquer, j'ai relevé la tête et ses yeux bleus avaient rencontré les miens. Je m'étais sentie bizarrement gênée et lui avais souri faiblement entre des larmes que je retenais de toutes mes forces.
Qui ont coulé dans l'ascenseur en redescendant. 

Dehors le soleil n'a pas bougé, rien n'a changé dans la brise qui fait doucement bouger les feuilles des arbres, et le ciel est bleu de vide, comme avant, avant tout ça, comme l'été dernier peut-être, comme tous les étés que j'ai vus, comme ceux qu'il a vus aussi. Comme ceux qu'il ne verra plus, comme ceux que je m'appliquerai à vivre de toutes mes forces pour lui.

Par aubes, le Dimanche 5 Août 2007, 16:12.

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Commentaires

ecilora

ecilora

14-08-07 à 18:17

Je laisse à d'autres les beaux mots. Ceux qui se retrouvent automatiquement ou presque sur les cartes...
Juste que je l'ai lu le jour même cet article là. Et que j'ai pensé très fort à toi.
Sourires.


Re:

aubes

aubes

14-08-07 à 18:52

Merci, pour tes pensées. Il faisait tellement beau ce jour là, je ne réalisais pas ce qui venait de se passer. La tristesse m'a envahie plus tard.