Dérives
Les bougies allumées le matin au petit-déjeuner. Branches et odeur de sapin. Chocolats chauds. Rires en coin. Heures de cours où il faudrait se concentrer. Les bras de A. Les accords de Lettre à Elise sous mes doigts de moins en moins hésitants.
La glace à l'eau arôme citron-orange que le serveur est allé me chercher avec un sourire taquin, ignorant mon refus, parce que tu as de beaux yeux. Je suis arrivée devant la salle de cours avec ce bout d'été entre l'index et le pouce, rencontrant le regard amusant des gens. Une glace? On a pas idée de manger une glace.
Fou rire devant une classe de vingt personnes qui ont fini par rire aussi. Incapable de continuer mon exposé, je ne pouvais me reprendre et suis sortie de la salle les larmes yeux.
Les biscuits à la vanille confectionnés en écoutant Mozart. Le soleil, doré, se déversait un peu dans la cuisine et sur le jardin d'à côté. Je pense à A. On voyait les lumières depuis sa chambre, c'était beau.
Et les rues entrelacées d'une autre ville. Rires. Crêpe banane-chocolat avec beaucoup de banane et de chocolat mangée sur les marches glaciales, entre quelques mots, les mains pleines de chocolat. Un parapluie pour deux. Les fauteuils du Starbucks. Il n'y a là rien de bien excentrique, et pourtant, à l'aube de l'hiver, quelque chose qui me fait vivre.
Par aubes, le Lundi 3 Décembre 2007, 19:56.
Commentaires
Eliane
15-12-07 à 19:43
Tu as une telle façon de saisir l'instant avant qu'il ne s'échappe, les parcelles de bonheur, de beauté, de lumière que ça me donne envie de m'étouffer avec ma propre noirceur.
Je voudrais apprendre à vivre comme ça.
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Re:
aubes
19-12-07 à 14:22
C'est drôle, les commentaires que tu laisses me donnent toujours l'impression d'être quelqu'un d'un peu spécial. Tu as ces mots-là. Ils me touchent.
Mais si plutôt, tu t'en enivrais? Baudelaire le disait...
Ta noirceur est belle tu sais, elle emplit tes mots de quelque chose de saisissant, je l'ai pensé dès que je t'ai lue. (Et ça doit être à cause de toi si, parfois, je la recherche.)
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