A n(o)u(s)
Et puis non plutôt (éc)rire. J'avais envie de retrouver dans les yeux de P. un peu d'un garçon innocent, fragile, quelque chose de tremblant dans sa voix, qui correspondait si mal et puis si bien, à sa barbe de plus de trois jours, aux poils sombres sur le terrain de peau qui dépassait de son sweat, à la dureté du personnage qu'il tend entre ses mots. A sa confiance. A la tienne, "salud", en rouge sur lèvres. Sur le pas de de sa porte ne pas remonter, dans le noir, au revoir. La surprise, c'est le plus important. Mes mots ne prennent pas (encore) ce chemin. Abreuve-moi, en corps. Pourquoi as-tu retenu mon regard, pourquoi ai-je enregistré, sourire en coin, ton numéro alors que tu le donnais à quelqu'un d'autre, avant de l'effacer. Par crainte que ce ne soit déjà un attachement de trop.
C'est dans une conversation toute ordinaire que soudain tu prends conscience du visage de ton interlocuteur. Ca te tombe dessus, et c'est le moment où tu décideras si tu le trouves beau ou laid, dans les moments les plus triviaux, mais c'est surtout le moment où tu en détailles tout les traits. M., j'ai soudain pensé qu'elle avait quelque chose d'un lutin, un joli lutin aux yeux verts, au visage un peu large, plat, aux oreilles légèrement décollées.
Il n'y a pas que nos sentiments. Il y a le décor. Il y a tout. Tu m'as dit de t'appeler quand je le voulais, tu as lancé ça en l'air, un peu comme ça, comme une corde à rattraper peut-être, entre les lumières et l'obscurité qui nous effaçait déjà l'un à l'autre, moi je t'ai envoyé un baiser du bout des doigts et ce n'est qu'en faisant volte-face que je me suis demandé si tu l'avais vu et si tu avais trouvé ça idiot.
Par aubes, le Vendredi 27 Mai 2011, 17:27.