La déliée
Tandis que la pluie redouble je retourne me faire un café. Au marché de Noël j'ai hésité longtemps entre les 140 petits pots de confiture chapeautés de tissus multicolores. Je prévois de manquer un cours pour en réviser un autre, le soleil vient le matin d'abord sur les murs puis coule sur le parquet. Je répète mon cours à voix haute, ma main tremble à cause du café en appliquant l'eyeliner, je me regarde dans le miroir sans comprendre, sans comprendre, je regarde mes traits se crisper, mes yeux se déborder, je regarde le phénomène puis m'enfuis en courant pour éviter la suite.
Envelopper d'un papier, mettre un ruban à la fleur, écrire la carte. En arrivant elle a rempli nos tasses de vin chaud, plus tard nous étalions la pâte pour les biscuits et il en ressortait des sapins, des coeurs, des étoiles, des éléphants, des hippopotames. Cela devait faire huit ans que je n'avais pas vu Amélie Poulain et j'ai pensé que je voudrais prendre des photos aux couleurs aux lumières du film. J'ai dormi sur le canapé rouge et suis partie à l'aube sans bruit. A la gare, j'ai glissé un biscuit en forme de coeur, gravé d'un G., dans un journal posé près d'une cabine téléphonique avant de lui écrire pour qu'il y jette un coup d'oeil lorsqu'il passerait par là. Ce matin les montagnes sont belles dans la brume baignée étirements du soleil. Les rayons transparents jettent mon ombre sur le mur à l'autre bout de la pièce et je sens la mandarine sur mes doigts chaque fois que je lève la tasse pour une gorgée de mon café qui refroidit. Parfois il me semble que le sens ne se trouve que dans, l'instant.
Par aubes, le Vendredi 11 Décembre 2009, 09:18.