Quelque part
Et que le monde s'emporte et s'entête, dans les mélodies ivres des places de foire, qu'on se perde en pleurant, dans le labyrinthe déguisé de foule. Des clowns au visage dégoulinant lancent à notre assaut des confettis déchirés. Les chevaux de bois grimacent étrangement, tes dents gourmandes ne savent pas qu'elles ont croqué une pomme d'amour empoisonné. Des bras s'élèvent dans les airs, s'agitent mais le décor fond les gestes des noyés. Orgie olfactive de sucreries, les pop corns que les machines folles ont jeté sur le bitume craquent sous nos pas. Quelque chose ne cesse d'exploser, les entends-tu nos rêves, gonflés et tordus en petits ballons pour faire rire l'enfance, douleur absente. Enthousiasme, vacarme, les lumières clignotent, soulèvent leurs jupons de couleurs, s'emballent. Tu fermes les paupières sur cette assourdissante, doucereuse spirale. Echos, échos, la fête tournoie titube se tord de plus belle. Tu cries peut-être était-ce un au revoir.
Par aubes, le Lundi 14 Janvier 2008, 20:03.